"Que font les heures que nous perdont, et où vont-elles ? Elles s'habillent des étoffes les plus riches, elles se couvrent la tête d'un voile et se coiffent d'un diadème orné d'améthystes, de sanguines et de sombres rubis, et elles attendent le jour où elles viendront témoigner contre nous ; elles diront dans les larmes que nous les avont délaissées alors qu'elles étaient belles et qu'elles méritaient nos soins, car chacune d'elles avait quelque chose à nous donner, et ces présents, dont nous n'avons pas voulu, elles souffrent de les avoir conservés, inutiles, dédaignés, et pourtant magnifiques."
Julien Green, Journal 1940-1943.
Je papillonne en ce moment dans un bien curieux dictionnaire* où l'auteur livre ses coups de coeur et de gueule, ses idées, ses moments de bonheur, où il nous raconte à quel point ça l'énerve que des "vieux auteurs" se permettent de donner des conseils aux petits jeunes, que trouver une vieille photo dans un livre acheté chez un bouquiniste, c'est du bonheur, et que "la littérature est un caillou [,] elle n'est faite pour personne".
Et j'y ai donc trouvé cet extrait de Green qui m'a marquée, alors je vous le retranscrit. A méditer !
*Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, Ed. Grasset.
26 avr. 2006
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